Le secteur de la pharmacie en pénurie de main-d’œuvre

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Les secteurs de la santé et du paramédical sont en tension. Le vieillissement de la population fait croître les besoins en soins et le nombre de postes à pourvoir dans les professions de la santé augmente de façon croissante. Certains professionnels comme les médecins, les infirmiers, les préparateurs en pharmacie, etc. sont d’ailleurs très recherchés.

Le métier de préparateur en pharmacie

Le préparateur en pharmacie travaille à 90% en officine mais ils peuvent aussi exercer à l’hôpital en délivrant des médicaments aux différents services, en effectuant les achats de médicaments, etc. ou bien dans l’industrie pharmaceutique.

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En officine, ses missions sont diverses : gestion des stocks, vente, préparation de pommades, gélules, solutions, analyses (glucose, albumine). Il connaît les différents traitements et les produits de parapharmacie et traduit les doses prescrites en nombre de boîtes ou flacons. Le préparateur en pharmacie est également susceptible de compléter des feuilles de maladie. Au service du patient, il doit être à l’écoute, savoir conseiller et rassurer.

Pour exercer ce métier, il est possible d’entreprendre un BP préparateur en pharmacie d’une durée de 2 ans en contrat d’apprentissage. Ce diplôme est toutefois reconnu niveau BAC. Il existe aussi un bac+2 de préparateur en pharmacie hospitalière pour les personnes souhaitant exercer à l’hôpital.

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Vers une pénurie de candidats ?

Selon une enquête sur les besoins en main-d’œuvre pour l’année 2021, le secteur de la santé connaît de vives pénuries de personnel. Cette difficulté de recrutement est rencontrée par 69% des professionnels paramédicaux.

Chaque année, près de 300 000 offres d’emploi ne sont pas pourvues. Pour 16% d’entre elles, cela s’explique par une non-adéquation entre les besoins de l’employeur et les qualifications du candidat. Un comble quand le chômage touche aujourd’hui 2 millions de personnes en France.

La pénurie de personnel diplômé dans les corps de métiers liés à la pharmacie s’explique par plusieurs raisons :

  • Un manque d’adéquation entre les besoins de l’entreprise et les qualifications des candidats
  • Un diplôme qui n’est actuellement pas reconnu bac+2 malgré les 2 années d’études nécessaires pour l’obtenir. N’étant pas catégorisé comme études supérieures, ce diplôme n’est également pas disponible sur Parcoursup
  • Des difficultés à trouver un maître d’apprentissage en pharmacie. Les candidats parcourent parfois de longues distances sans pour autant décrocher de contrat. Souvent, il est nécessaire de déposer une centaine de CV pour réussir à décrocher un contrat
  • Le préparateur en pharmacie est quelque peu en retrait du pharmacien. Peu connu, il est souvent confondu avec le métier de pharmacien
  • Des difficultés à évoluer dans sa carrière
  • Des conditions de travail difficiles (rémunération, horaires, pénibilité du travail, etc.)

Des solutions se dessinent pour attirer les étudiants à s’orienter vers ce métier en peine de personnel

À partir de septembre 2021, le BP de préparateur en pharmacie devient un DEUST (diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques). Un diplôme reconnu bac+2 qui aura certainement des conséquences positives pour la profession et sa pénurie de main-d’œuvre.

La mise en place du DEUST permettra notamment aux préparateurs en pharmacie d’exercer en Europe. Cela est rendu possible grâce aux crédits ECTS qui permettent de reconnaître les différents diplômes de façon équivalente dans tous les pays européens.

Ce diplôme s’accompagnera en sus d’une licence professionnelle de niveau bac+3 ainsi que d’une refonte des programmes d’enseignement pour un parcours universitaire moderne afin d’offrir les qualifications requises aux étudiants. La formation par l’apprentissage sera conservée pour garantir un enseignement complet aux futurs préparateurs en pharmacie.

D’autres axes de progrès sont à explorer comme notamment l’accompagnement des maîtres de stage afin de mener une politique optimiste et pro-active. Il est aussi nécessaire de travailler l’image de l’officine auprès des jeunes en soulignant les réussites.

La revalorisation des salaires en 2022 devrait également être un facteur permettant d’augmenter les candidats à ce poste.

Le préparateur en pharmacie peut voir évoluer son salaire selon deux paramètres : le coefficient et le point. Le coefficient est déterminé par une grille et dépend de l’ancienneté du professionnel. Le point est quant à lui régulièrement négocié entre les syndicats et les employeurs, il évolue en permanence et permet de garantir un salaire minimum. Il est notamment possible de consulter le salaire du préparateur en pharmacie (grille et coefficient) sur le site Team Officine.

La FSPF (fédération des syndicats pharmaceutiques de France) et les syndicats majoritaires des salariés de l’officine (FO et UNSA) ont d’ailleurs conclu, le 16 novembre 2021, l’augmentation de 3% du point officinal.

Le salaire du préparateur en pharmacie peut aussi augmenter grâce à des formations spécifiques comme le CQP Dermo-cosmétologie ou le DE Aromathérapie par exemple.

Il est difficile d’évaluer si ces mesures seront suffisantes pour restaurer l’attractivité de l’officine mais ces actions constituent un bon début pour y parvenir.