Selon une étude récente : le suivi médical des aidants est trop souvent délaissé

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L’aidant à domicile d’un proche atteint de démence souffre de répercussions physiques et morales qui peuvent affecter grandement sa santé. Afin de les aider, la Haute Autorité de santé recommande aux médecins de proposer aux aidants, une consultation annuelle. Mais selon une étude, celle-ci a rarement lieu.

Les difficultés auxquelles fait face l’aidant

Pour les personnes qui aident un proche atteint de démence, d’Alzheimer et de problèmes apparentés, les moments de répits sont courts lorsqu’ils se présentent. Bien qu’une consultation médicale spécifique leur soit dédiée, une fois par an, cet outil de prévention semble peu utilisé et sa fréquence devrait être revue à la hausse.

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Les aidants peinent à suivre l’actualité au quotidien tant la tâche qui leur incombe est grande. Prendre soin d’une personne que l’on aime qui ne nous reconnaît plus, et qui risque de chuter ou tenter de s’enfuir à tout moment, n’est pas seulement physiquement contraignant mais aussi moralement épuisant. Si l’on considère que l’aidant permet à la personne malade de rester dans le confort de sa maison, il faut prendre en compte ses difficultés et lui venir en aide afin qu’il puisse continuer à prendre soin de son aîné.

Seul 3 aidants sur 49 ont bénéficié de la consultation

Une étude menée dans la Somme s’est attardée au sort de 49 aidants au cours de l’année 2018, afin de connaître l’état du programme d’aide au soignant. Résultat : seuls 3 d’entre eux ont reçu de l’aide par la consultation annuelle. Non seulement, c’est peu, mais les résultats de ce manque de soutien ont été catastrophiques puisque 5 de ces aidants ont dû être hospitalisés d’urgence pour épuisement. Lorsque l’on considère que la consultation a pour but de déterminer s’il y a épuisement ou non, le manque de suivi devient encore plus inexcusable.

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Les questionnaires qui permettent de déterminer l’état d’épuisement des aidants utilisent le terme « fardeau » pour expliquer les conséquences physiques, psychologiques, émotionnelles, financières et sociales auxquelles ils doivent faire face. S’il est déterminé que l’aidant nécessite un support, il existe sous plusieurs formes : des centres de jour peuvent prendre en charge la personne malade pour un après-midi ou pour une période de courte durée, des spécialistes peuvent venir en aide aux soignants, à la maison de la personne âgée et certains programmes financiers peuvent aussi s’ajouter.

À ce jour, peu d’études ont été réalisées sur ce sujet. On note bien une enquête menée dans le Cher, quelques années auparavant, qui estimait à un quart la proportion d’aidants ayant bénéficié de cette consultation spéciale, ce qui indique clairement qu’il est temps de revoir la politique afin de s’assurer que l’aide leur parvient.