Inhumation de la reine Elizabeth II : pourquoi la crémation est-elle en vogue ?

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La reine Elizabeth II, décédée le 8 septembre, sera inhumée ce lundi 19 septembre à 20 h 30. Après 70 ans de règne, la monarque faisait partie de nos vies à tous, et ce pour de nombreuses générations. Sa disparition n’a pourtant pas pris la famille royale au dépourvu en matière d’obsèques. En effet, Sa Majesté avait elle-même minutieusement préparé ses funérailles de son vivant, et ce depuis bien des années. Après un dernier hommage rendu par ses proches en toute intimité, ce sont maintenant des centaines de milliers de personnes qui vont pouvoir faire leurs adieux à la reine. En effet, le cercueil fermé est exposé dans l’abbaye de Westminster Hall avant sa mise en terre. Les rites funéraires et les traditions qui accompagnent cet évènement sont vieux de plusieurs siècles, mais ne semblent pourtant pas échapper à de nouvelles tendances ces dernières années.

Des évolutions sociétales

Dire au revoir à un proche décédé n’est jamais chose facile. Pour ce faire, chaque culture et chaque religion a développé des rites funéraires afin de faciliter le processus de deuil. En France, de par notre héritage catholique, l’inhumation était jusqu’à peu la pratique la plus répandue, alors même que chez certains de nos voisins européens, elle ne représente que 10 %. Bien que les cérémonies religieuses restent majoritaires, les cérémonies laïques sont de plus en plus nombreuses. De pair avec ce changement des mœurs, on constate également une augmentation des crémations : 0 % en 1970 contre 40 % en 2020.

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S’ajoute par ailleurs un manque de place dans les cimetières. En effet, en France, en à peine 100 ans, l’espérance de vie moyenne a doublé ! Alors qu’à la fin du 19e siècle, elle ne dépassait pas les 50 ans (48,7 ans pour les femmes et 45,4 ans pour les hommes), elle était de 85,2 ans en 2016. Bien que privilégiée par les séniors, la crémation et sa démocratisation a entrainé de profonds changements au sein de l’industrie. On dénombre aujourd’hui pas moins de 200 crématoriums dans l’hexagone. Les professionnels sont ainsi capables de répondre à une demande croissante, et ce même dans les plus petites villes, comme avec le crématorium de Beuzeville.

Des funérailles moins chères et plus écologiques

Outre l’avantage d’un coût financier moindre, la crémation s’inscrit de plus en plus dans une démarche de volonté écologique. Les cercueils en bois massif sont remplacés par des cercueils en carton. Les monolithes de marbre se voient petit à petit substitués par des tombes végétalisées, offrant ainsi une floraison quasi permanente. Et les jardins de souvenirs sont, depuis 2008, obligatoirement présents dans toutes les communes de plus de 2 000 habitants. Cette loi a ainsi permis de créer un statut pour les cendres et leur devenir :

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Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence.

L’offre d’urnes funéraires s’est élargie et il en existe aujourd’hui pour tous les goûts. Dans cette démarche écologique, certains font le choix d’une urne biodégradable, permettant ainsi aux cendres de se transformer en arbre, d’autres, quant à eux, choisissent une urne hydrosoluble afin d’être immergé en mer.